Rui Chafes et Alberto Giacometti - "Gris, vide, cris" - Fondation Calouste Gulbenkian

Publié le par Nadine Averink

Visite avec les terminales de l’exposition Rui Chafes et Alberto Giacometti intitulée

« Gris, vide, cris »

Commissaire de l’exposition Helena de Freitas

La Fondation Calouste Gulbenkian présente 15 œuvres d’Alberto Giacometti (11 sculptures et 4 dessins) combinées à 7 sculptures de l’artiste contemporain Rui Chafes conçues spécifiquement pour l’exposition, exceptée l’une d’entre elles nommée Larme V (2015). Les élèves ont pu découvrir le travail de Giacometti mis en lumière par le sculpteur portugais. On peut parler d’hommage.

Si les sculptures de Giacometti sont filiformes et figuratives celles de Giacometti sont lisses, rondes ou angulaires mais surtout abstraites. Il n’y a donc pas d’analogie formelle entre les deux artistes, d’ailleurs aucune œuvre des 2 protagonistes ne se touche. Leurs procédés de réalisation sont différents. Pour le premier ses techniques sont le modelage et la fonte pour le second il s’agit du martelage et du soudage pour travailler l’acier ou le fer.

 

 

Dès le seuil de l’exposition, le visiteur est invité à pénétrer dans une sculpture-installation-environnement. « Au-delà des yeux » est un corridor obscur, réalisé avec des plaques de métal peintes en noir mat crée spécifiquement pour le lieu. Des interstices (meurtrière, oculus, claustra) permettent d’apercevoir de toutes petites sculptures vivement éclairées de l’artiste suisse. Ce dispositif qui permet d’entrevoir les œuvres de Giacometti à travers des claires-voies permet paradoxalement une perception plus intime. Les élèves ont souligné la nécessité de faire un effort, de s’engager physiquement pour avoir une proximité avec la matière des sculptures en plâtre et en terre. Ils en ont déduit que c’est l’architecture même de ce couloir qui nous contraint à un regard plus attentif. 

 

 

Une autre installation nommée « Lumière », un parallélépipède d’acier noir long de 4 m, au fond duquel dans une alcôve éclairée se trouve une minuscule statue de Giacometti haute de 4,3 cm posée sur un socle bien plus grand qu’elle.  (Toute petite figurine, vers 1937-39). Quand on s’avance pour s’en approcher nous sommes déstabilisés au sens propre du terme car le sol est penché, les parois sont obliques. La perception est de nouveau perturbée. Les élèves doivent fournir un effort pour parvenir à contempler l’œuvre.

 

 

Ces deux sculptures ont donné aux élèves l’occasion de réfléchir sur le processus de perception puisque le visiteur expérimente avec son propre corps l’exposition qui se vit comme une expérience sensorielle, où le corps tout entier participe au phénomène de la vision.

 

Photos Nadine Averink

Publié dans Sorties

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