Daniel Buren - Palais Royal

Publié le par Nadine Averink

Sortie au mois d’Octobre le mardi 13 et le jeudi 15 pour les deux enseignements de terminales (spécialité et optionnel)

Les deux groupes ont découvert la cour du Palais Royal et l’installation in situ de Daniel Buren intitulée Les Deux Plateaux. Œuvre polémique lors de son installation, elle est devenue un emblème indissociable de cet espace urbain.

En juillet 1985, Daniel Buren réalise sa première commande publique en France, dans la cour d’honneur du Palais-Royal à Paris. Malgré les contestations, un arrêt du chantier, une menace de destruction, des manifestations de colère et d’incompréhension dont témoignent les graffitis sur les palissades du chantier, l’œuvre sera achevée en juillet 1986.

Réagissant au lieu, le travail de Daniel Buren interroge son architecture dont la colonne est l’unité de base. Les bandes verticales noires (marbre des Pyrénées) et blanches (marbre de Carrare) évoquent les cannelures des colonnes antiques. Elles sont d'une largeur unique de 8,7 cm. Leur aspect tronqué peut suggérer, sans l’illustrer, la ruine, le passé.

L’entraxe de la colonnade (319 cm) sert de module à l’organisation stricte par carroyage des 3 000 m2.

La sculpture est in situ, elle confirme l’usage de la Cour d’honneur du Palais- Royal comme espace de déambulation et intègre le spectateur. Les élèves ont pu découvrir l’origine du titre et voir de visu le sous-sol dédié initialement à la circulation de l’eau.

L'œuvre est effectivement conçue comme un ouvrage en deux plans : le premier « plateau » au niveau de la cour est formé par les sommets alignés des colonnes implantées dans l’espace central ; le second « plateau » en sous-sol est constitué de trois tranchées creusées dans lesquelles des colonnes de hauteur égale ont été placées. Leur enfoncement progressif montre la pente du sous-sol sur lequel circule à l'origine un plan d'eau reflétant visuellement et de façon sonore le niveau supérieur. Sous cette construction, on entend l'eau qui coule* : Buren donne ainsi une autre perception du lieu, une perception sensitive. Les deux plateaux changent de physionomie la nuit grâce à l'éclairage : à l'intersection de chaque bande du maillage est installé un clou luminescent rouge ou vert. Les tranchées sont illuminées par des diodes bleues placées sous la grille.

*L'alimentation du plan d'eau a cessé de fonctionner en 2000.

Cette installation à la fois sonore et visuelle permet de solliciter le corps du spectateur qui devient alors lui-même un élément constitutif de l’œuvre.

Photos N Averink

Publié dans Sorties

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